Note 2: On ne sait rien de son passé.
FIN DU RAPPORT
___________________________________________________________________
Souvenir 8002
Et voilà. Je quitte mon identité une nouvelle fois. Elle est partie et j'ai donc mené ma tâche à terme. Plus besoin de jouer cette comédie. Non ... plus besoin de s'auto-détruire.
Je fixe mon reflet dans le miroir et l'observe changer avec délices. Ma peau ébène vire au livide, puis, dans un soucis estéthique, au légèrement plus hâlé. Mes yeux s'éclaircissent et passent du noisette au vert prairie. En revanche, j'ai fini par m'habituer à cette couler de cheveux ... et puis qu'est ce que je risque ? Quand bien même j'aurais gardé les anciennes caractéristiques physiques que les changements de visage et de physionomie aurait détrompé toute impression de déjà vu ...
J'en aurais presque ri.
Avisant l'une des paires de lunettes exposées sur ma coiffeuse, j'en saisis une aux grands verres, quasimment carrée. Monture noire, banale. Âge ? Allez disons la vingtaine. Dix-neuf pour être crédible. Date de naissance ... 13 avril. Nom ? Un truc classique mais pas trop ... avec possibilité de surnom.
Kathlyn ... et puis Jones. oui, c'était pas mal.
[justify]Quel passé ? Un truc assez horrible pour ne pas être suspect ... et puis une belle amnésie. Ca marchait bien les amnésies Je ne me souvenais de rien avant mes treize ans. je savais juste grâce à des témoignages que me parents étaient morts. Je me suis découvert une aptitude naturelle à la souplesse, et j'ai entraîné mon corps pour sauver le pauvre monde qui n'est pas du tout pourri jusqu'à la moelle. Je vis dans le pays des bisounours sans y vivre et ... ah. Oui. Je suis courageuse et je suis prête à me sacrifier pour tout le monde. Je suis parfaite. Youpi. J'aurais du être actrice
Ca devrait passer sans problème. Well ...
J'espérais ne pas être confronté à elle. De toute façon, comme tout le monde, elle serait bien en mal de la reconnaître. J'étais Le Caméléon, après tout. La seule et unique criminelle au monde recherchée pour lui éviter de commettre des meurtres qu'elle n'avait jamais commis ...
J'avisais un colier où pendait une pierre bleu et l'enfilais autour de mon cou avant de me saisir d'un bracelet et de retirer les diverses breloques que j'avais porté ces dernières années.
Puis je m'emparais d'un sac et y enfournais mes affaires ainsi que quelques armes.
Il était temps pour moi de rejoindre l'une des seules organisations que je n'avais pas encore infiltré: Les Lames du Crépuscule ...
___________________________________________________________________
Souvenir 6863
Je n'ai pas l'habitude de cette peau si sombre, ni de ces cheveux si blancs. Pour ne pas trop les voir, je les ai décidé court. Il faut absolument que je lui ressemble. On m'a montré des portraits, aidée dans mon travail ... et j'avoue être assez étonnée que personne n'ait encore compris qui j'étais. Les hautes sphères s'arroguent de leur nom mais ne le mérite pas. Pourtant, ils m'ont enguagée pour mes capacités ...
Ils ont peur de moi et je ne peux les blâmer, je m'effraie aussi parfois. Mais m'obliger à rester cachée durant toute ma vie, juste parce que mes pouvoirs sont puissants est une chose que je ne peux envisager. Un jour, ils me le paieront.
D'après ce que l'on m'a dit, des souvenirs ont été implantés dans le sujet, si bien qu'il croira avoir perdu ses parents et que je serais la seule personne de sa famille encore en vie. Je suis de plus étonnée par les progrès de la technologie. Ces modificateurs de mémoire sont redoutables.
Je descends de la voiture et pénètre dans l'asile. elle aussi rejetée à cause de ses pouvoirs. Et bien.
Un agent m'entraîne, mais je sens sur moi son regard lubrique. Je me retiens de ne pas lui exploser la face. Je n'en ai pas l'air, mais je suis une femme pleine de ressource.
J'ai l'impression que ma vie consiste en traverser des couloirs, mais je suis un virus, un cheval de troie, je suis une espionne. Je suis née pour ça. S'il y a un Dieu, je le trouve cruel d'avoir décidé de mon destin à ma place. J'aurais juste voulu être normale.
Il m'aura au moins laissé la possibilité de m'appartenir. D'être libre de disposer de ma vie à ma guise. Je suis membre de plus de factions que quiconque ne peut l'imaginer (en dehors de Kotors, je dois reconnaître que j'ai préféré ne pas tenter de les approcher ... trop compliqué de s'infiltrer sans se faire repérer à un moment où un autre, et d'en plus compromettre ma position dans les autres factions). Je n'ai aucune responsabilité très importante nulle part mais peu importe quand, j'ai la possibilité d'avoir des alliés.
Ce qui est indéniablement utile lorsque le gouvernement vous recherche activement.
Enfin.
Mon guide compose un code que j'observe discrètement et retiens immédiatement.
"Suivez-moi."
Nous entrons dans un sas étrange, puis nous débouchons dans une cellule où, en dehors de ce qui me semble être le cadavre d'une petite fille, il n'y a rien.
Mais le corps s'agite. C'est elle. Elle ne fait pas ses huit ans.
Deux yeux me fixent. vides. Deux trous sans fonds. Bon dieu ... que lui font-il subir ?
"Gr ... gr ... grande ... soeur ?"
Ses mots sont un râle. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens concernée par un être humain. Je m'avance presque par reflexe et lui caresse la joue.
"Oui, c'est moi, petite soeur."
Elle me fixe de ses grands yeux fendus par des pupilles noires et esquisse un sourire. Effectivement, ses canines développées confirment un arbre généalogique composé de pas mal de créatures magiques.
Mais elle est humaine. Aucun doute là-dessus.
"Je suis venue te chercher, Tsue."